L’histoire du Rug Hooking
Les origines canadiennes du Rug Hooking
<« tapis houqué ou rug hooking ? C’est bien entendu la même chose, suivant qu’on est canadien ou états-unien. N’étant ni l’un, ni l’autre, j’utilise les 2 termes en attendant d’en forger un typiquement français »
En fait, on lui trouve des origines très anciennes. La technique étant simple, elle a émergée à différents endroits au cours des siècles (références : « the hooked rug » de William Winthrop Kent)
les traces les plus anciennes sont en Egypte dans la culture copte du 3ème au 7ème siècle. Une autre origine est supposée dans les îles britanniques du 15ème au 19ème siècle en provenance de Scandinavie. En Angleterre au XVIIIème siècle, les ouvriers du textile du Yorkshire récupéraient des chutes de tissus qu’ils crochetaient ensuite chez eux.
C’est en Acadie, pendant la guerre de sécession américaine que les tapis houqués naissent vraiment. La pénurie de cotonnades en provenance du sud des Etats Unis a limité les possibilités des quilteuses ; le tissus de laine, produits localement et utilisés pour les sous-vêtements trouvent là une seconde vie.
C’est la même lignée d’artisanat populaire de récupération que le patchwork et le tissage de tapis en lirettes. Mais contrairement au patchwork qui est également devenu une activité pour les femmes aisées, le tapis houqué reste longtemps une activité de pauvres, en témoigne le fait qu’il n’a jamais été enseigné aux jeunes filles de bonnes familles.
Objet modeste, créé avec pas grand-chose et une technique toute simple, ce tapis commençait sa carrière au salon, continuait devant la cheminée, usé on le retrouvait dans la cuisine, pour finir dans la niche du chien.
« très solides, beaucoup de ces tapis ont passés les siècles, on peut notamment les admirer au musée nationale textile du Canada »
Le Rug Hooking, loisir créatif nord américain
Après un développement commercial jusqu’au début du XXème siècle, qui lègue au patrimoine mondial de magnifiques tapis toujours présents aujourd’hui dans les ambassades, grandes maisons et au Vatican, le rug hooking tombe en désuétude.
Le souvenir n’en reste qu’à Cheticamp, capitale acadienne du rug hooking.
Dans les années 80, des américaines ressortent les hooks des armoires de leurs grand-mères et relancent le rug hooking comme loisir créatif mais aussi comme mode d’expression artistique féminine et art textile. Des clubs naissent, puis des académies, des stages d’été, des associations, un magazine spécialisé (rug hooking magazine)
Le Rug Hooking s’exporte dans tout le monde anglophone, une fédération internationale en organise la communauté et des expositions mondiales.
Le Rug Hooking en France ?
Connu de quelques artisanes textiles car utilisant le même matériau que le patchwork appliqué, il est moins pratiqué que le punch needle, son petit frère.
Il souffre de la difficulté à se procurer la matière première, les lainages colorés étant peu commercialisés en France (Le jardin de woolens importe du tissu spécial rug hooking et des outils spécialisés.) et de la barrière de langue.
Parmi les précurseurs, Blandine Delépine et son p’tit bucheron propose quelques stages dans les Ardennes belges.
Béatrice Meilhac a publié un ouvrage « patch et rug » dans lequel on trouve quelques modèles.
Cool Heure Tapis est le premier atelier d’art textile français à axer son activité sur le rug hooking et à réaliser de grands tapis en laine grâce à sa technique exclusive du speed hook laine.